tag:blogger.com,1999:blog-25089853348966386832024-02-21T02:15:30.414-08:00Name : DominiqueDominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.comBlogger16125tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-27981657976625940612015-02-12T01:39:00.000-08:002015-02-12T01:39:30.589-08:00
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<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Sentimental Absorption</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Voici un extrait du 2ème chapitre (en travail bien sûr) </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
"La
main de Christopher rentre dans la poche de son pantalon et saisit une petite
boîte de nacre. Le moment est venu. Négligeant son repas, il se lève et descend
le petit escalier qui mène aux toilettes. Il ouvre la boite et prend
délicatement une pincée de poudre jaune qu’il dépose dans la paume de sa main.
Puis d’un geste brusque, comme une étreinte, il plaque sa main contre son nez
et aspire de toutes ses forces. La poudre jaune passe directement de son nez à
son cerveau, éparpillant sa poussière à l’intérieur de tous ses neurones.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Une lumière blanche envahit sa tête, une
lumière aveuglante qui laisse la place à l’image précise d’un jeune homme, un
jeune homme aux dreadlocks et à la bouche sensuelle. Celui-ci lui sourit,
s’approche au plus près de ses yeux, comme pour caresser son regard, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>puis s’éloigne doucement, comme si il se
laissait aller dans un puit, avec, sur le visage, l’expression d’un parfait
apaisement. Christopher est tout entier là, dans cette vision, aux aguets. Il
sait que si il reste présent, il va voir ce qu’il cherche toujours dans cette
poudre jaune, ce qui le fait défaillir et qui ne dure qu’une fraction
d’instant : juste avant la disparition du jeune homme, celui-ci va
rejoindre un kaléidoscope d’autres corps, d’autres jeunes hommes aux visages
angéliques. Ce kadéïloscope forme un cercle dans lequel, miraculeusement, il
reste toujours une place de libre, un triangle sombre où le nouveau venu vient
se glisser comme si c’était sa place de toute éternité. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Parfois,
Christopher est tellement ébloui par la lumière aveuglante qu’il perd
conscience, qu’il part ailleurs et alors il rate ce moment et se retrouve,
quelques secondes plus tard, seul et terriblement malheureux. Mais pas ce soir.
Ce soir il est là, complètement. Et il jouit de la vision de ces beaux et
jeunes garçons souriants, heureux, qui tournent sur eux-mêmes comme sur un
manège, d’abord lentement puis de plus en plus vite, jusqu’à l’affolement,
jusqu’au brouillage de leur image, jusqu’à ce qu’ils ne deviennent qu’un seul
et même corps. Ce mouvement de rotation intense à l’intérieur du cerveau de
Christopher lui donne de telles sensations de vertiges que souvent il tombe. Et
là justement, aujourd’hui, seul dans les toilettes du Carré Nord, il
s’affaisse, sa tête heurtant la cuvette des toilettes, sa main serrée sur son
trésor : la petite boîte de nacre."</div>
Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-75035080388887921782015-02-01T02:21:00.002-08:002015-02-01T02:25:13.344-08:00<style>
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<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<b>Sentimental Absorption </b><br />
<br />
Pendant un an, j'ai travaillé à l'écriture d'un synopsis développé, pour un film, un long métrage, qui verra peut-être le jour un jour, intitulé "Sentimental Absorption".</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Ce synopsis, d'environ 60 pages, est une matière. Mes mains posées sur cette matière, il y a quelques temps, je l'ai entendu me parler. Et comme dans un acte chamanique, une énergie est passée de mes mains à mon coeur, à ma tête. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
La matière est multiforme, la matière est mutante, cyborg aussi. Elle appelle à plusieurs formes, elle appelle à se greffer à d'autres organismes pour changer d'aspect, se métamorphoser, changer de corps. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Cinéma peut-être un jour, si mon travail arrive à traverser les réticences, les peurs institutionnelles, j'allais dire leurs conventions.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Ecriture à partir de maintenant. Car l'écriture ne dépend que de moi. Et c'est ainsi, en ne dépendant que de moi, que quelque chose se libère et fait, et agit</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Voici un extrait.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il y en aura d'autres.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Ce blog accompagnera de temps en temps, l'écriture de ce texte.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br />
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
"Jonathan
se redresse, tenant toujours la main de Gabriel dans la sienne. Il sent quelque
chose, il ne sait pas quoi, il sent… de la vie, de la vie au milieu des morts.
Un froid le traverse, un courant d’air froid, venant de nulle part. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Jonathan regarde intensément Gabriel mais il
ne voit rien. Il ne voit pas que quelque chose remue dans son corps. Que
quelque chose tente de sortir, par le ventre, de son corps mort. Personne ne le
voit. Personne ne voit que la chemise, l’uniforme de collégien de Gabriel se
boursouffle, que des fendillements, puis des fissures apparaissent sur la peau
de son ventre qui se craquelle, s’effrite, dévoilant des organes et du sang. De
la dépouille de Gabriel s’extrait péniblement un pied, un genou, puis un buste,
une tête, un corps entier enfin, nu. C’est un corps très robuste, grand,
puissant. Bien plus grand que celui dont il vient. Et pourtant, pour sortir de
ce corps d’adolescent, il doit rassembler toutes ses forces, il doit se battre
avec la matière :<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>quelque chose
d’invisible voudrait le retenir là, dans ces viscères, dans ces os, dans ces
membranes sans vies. Il s’arrache à la dépouille dans un ultime geste et se
dresse enfin. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
L’homme
est une anticipation parfaite de ce que pourrait devenir Gabriel dans vingt ou
trente ans. Il est Gabriel. Il s’élève au-dessus du sol, vertical, parfaitement
droit. Il vole presque vers le fond de la chapelle. Dans le sol de pierre, au
fond du bâtiment, attachée à un gros anneau de fer, il y a une épaisse corde en
chanvre. A peine l’a-t-il touchée qu’elle semble prendre vie. A la manière d’un
gros serpent, elle s’enroule autour de son poignet et elle tire sur l’anneau, le
déboîtant du sol. Un petit escalier de pierre, abrupt, apparaît, éclairé par de
petites lanternes. La corde doucement entraîne l’homme qui descend.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Atteignant
la dernière marche, il pose son pied sur un liquide blanc, épais et visqueux.
La plante de ses pieds, en contact avec cette matière douce, glisse comme sur
de la glace. Et, entrainé par la corde, il se laisse faire, il se laisse
emmener jusqu’à une petite chambre dans laquelle un enfant d’une dizaine
d’années est allongé, nu, sur un lit, avec des bougies autour de lui, comme
pour une veillée mortuaire. Cet enfant a les yeux fixes et immensément ouverts.
Il est étrangement figé dans une immense inspiration : son torse est très
haut, empli d’air, ses poumons, gonflés à bloc. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
L’homme
s’approche de lui lentement. Il n’ose pas le toucher. Sa peau ne semble pas
réelle. Elle est translucide, Ses veines, apparentes, irradient au travers,
donnant à son corps une couleur bleue pâle. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il avance
sa main vers l’enfant, doucement. Il touche une peau froide, douce, comme
recouverte d’une couche de vernis, ou de glace. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Cette peau ne pourrait être ni pincée, ni
griffée, elle se briserait en de multiples petits éclats, comme du cristal. </i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
La
corde le tire encore, l’arrache à l’enfant et l’emmène au bout de la pièce,
elle suit le liquide blanc qui mène à un second escalier, se déversant par flot
dedans, plus dense, plus épais. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Résistant
à la pression de la corde, il descend lentement l’escalier, marche à marche et
s’enfonce, au fur et à mesure, dans une obscurité profonde, trouée seulement
par le sol blanc.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Arrivé
en bas, la corde se déroule, de son poignet, glisse à terre, se perd dans le
liquide blanc, disparaît. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
L’homme
touche un mur.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Celui-ci est recouvert
d’un tissu rêche, rembourré comme celui d’un matelas. La pièce est si petite
qu’il en fait le tour en quelques pas.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Au
centre de la pièce trône un objet imposant, une sorte de statue dont il ne
perçoit que la masse. Il avance sa main dans le noir. Il sent, au bout de ses
doigts, un contact doux, de la douceur d’une peau de pêche. La peau est glacée.
Il voudrait la pincer mais il ne peut pas, elle est complètement rigide. Il a
tout de suite identifié que ce qu’il touchait n’était pas vivant. Il lève sa
main, palpe plus haut. Il sent des épaules, les bras sont coupés… Il touche des
pectoraux, des têtons, il descend sa main, il sent des abdominaux bien
dessinés, un nombril, il descend encore, une bosse en guise de pénis, les
jambes sont coupées. Il remonte un peu sa main : entre les têtons et le
nombril, il croit sentir quelque chose, comme une longue coupure, une fente en
plein milieu de ce qu’il peut appeler un torse. Il la retrouve. La peau semble
avoir été coupée net, fendue en deux. Il touche la fente. Dans l’obscurité, il
se fie à la sensation au bout de ses doigts. Il a les pieds dans le liquide
blanc, qui est devenu glacé, comme une sorte de neige filandreuse et sa main
parcourt la fente, ses doigts poussent dedans, appuient sur la matière qui,
étrangement, se laisse faire, s’ouvre, et sa main s’engouffre dans un trou dont
il ne connaît pas les contours. Il bouge la main dans le vide, il enfonce son
avant bras, puis son bras. Au bout de ses doigts, il sent quelque chose, un
liquide encore, gluant mais chaud, tellement agréable. Il le fait glisser dans
sa paume et ce liquide envahit sa main de chaleur.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il
soulève un pied et lentement lui fait traverser la fente. Et il enfonce sa
jambe, atteignant bientôt, encore, au bout de ses doigts de pied, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>ce liquide sensuel et magique. En équilibre
sur une seule jambe, il enlace, d’un bras, la masse statuaire. Celle ci est si
lourde qu’elle ne bouge pas d’un pouce et il peut se laisser aller complètement
contre elle, contre cette peau artificielle, douce et froide. Il reste un
instant ainsi, un pied, une main dedans, au chaud, et le reste du corps dehors,
froid, collé à la statue.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Puis
il poursuit son exploration. Il prend appui, avec son pied, à l’intérieur de la
statue. Et il se soulève. Il soulève ses fessiers, il décolle son pied du sol.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Je pourrais rentrer à l’intérieur. Je pense
que je pourrais. Il faut juste que je me plie. </i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il
plie la tête, il recroqueville ses épaules, il perce la fente avec son crâne.
La peau s’ouvre, la peau l’accueille, sans résistance. Il pénètre dans l’antre
par le côté, par l’épaule, lentement, : l’épaule, la tête, le buste… Ah,
si il pouvait être plus petit…</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il
recroqueville encore ses épaules. Il pousse. Il se rend compte alors que le
liquide chaud n’est pas uniquement au fond du trou mais sur toutes les parois,
réchauffant son crâne, son épaule, la peau de son bras au fur et à mesure qu’il
se serre pour pouvoir caser son corps encombrant dans l’antre."</div>
Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-49699954780812140422014-12-28T02:07:00.003-08:002014-12-28T02:11:33.738-08:00Une autre vie bientôt.<br />
Maintenant.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgl2avqgxX1F3zrAD_9zAjiNeXt0Abz7y99HXjYKDEggWfrreO7j2KLqWiGLer2qCJPkrjocrIsLN-8hKFunoGVFp55HyxnD0pu4EAGzZ5vbJs9qrlbxTGfq8qoqGJZJSK4ILH1nU0NF9fE/s1600/tumblr_nf9bme40qc1tf52xlo1_1280.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgl2avqgxX1F3zrAD_9zAjiNeXt0Abz7y99HXjYKDEggWfrreO7j2KLqWiGLer2qCJPkrjocrIsLN-8hKFunoGVFp55HyxnD0pu4EAGzZ5vbJs9qrlbxTGfq8qoqGJZJSK4ILH1nU0NF9fE/s1600/tumblr_nf9bme40qc1tf52xlo1_1280.jpg" height="320" width="266" /></a></div>
Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-5344621934010060282014-09-09T00:19:00.000-07:002014-09-09T00:19:05.033-07:00
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<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il
sortit un soir de sa tanière. Il avait une tanière dans chaque ville. C’était
une pièce, la même partout, sans électricité et sans confort. Il ne se
lavait<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pas. Il ne mangeait pas. Et quand
il était affamé, quand il puait tellement que les gens l’évitaient, il prenait
une chambre d’hôtel, il se lavait, il mangeait alors durant quelques jours et puis
il changeait d’endroit.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il
vécut ainsi jusqu’à un âge avancé.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il
était toujours seul.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Son
odeur finissait par lasser, même les gens qui s’attachaient à lui.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il
n’aimait pas qu’on s’attache à lui.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il
l’acceptait avec une relative indifférence.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il
acceptait des gens à ses côtés pour peu qu’ils ne fassent pas trop de bruit,
qu’ils ne perturbent pas l’intérieur de son silence.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il
n’a jamais rejoint personne, nulle part. Il n’est allé que là où ses pas le
conduisaient. Pour l’instant ses pas ne se sont jamais mis dans ceux d’un
autre, dans aucune empreinte, connue ou inconnue. Il a toujours marché dans une
forme de désert, sur une forme de bitume qui ne marque aucun pas, aucune
marche, aucune voute plantaire ou semelle de chaussures. Il marche au soleil
levant. Pendant un temps indéterminé mais qui n’excède pas la nuit. La nuit il
se couche. Il dort d’un sommeil lourd et sans rêve et le matin, lorsqu’il se
réveille, il perd encore plus de ce qu’il a perdu la veille, concernant ce
qu’il sait, ce qu’il savait, concernant son histoire ou son nom ou son âge ou
ce qu’il a vécu avant. Il passe sa vie à oublier sa vie. Passe sa vie à oublier
ce qu’il a fait la veille, l’heure qui suit. Viendra un temps où la minute même
d’avant, la seconde même d’avant, sera oubliée. Il attend ce moment. Temps sans
temps, perpétuelle renaissance, perpétuelle agonie, ces temps seront ramassés
en un seul instant illuminant, peu importe ce qu’il fait, ce qu’il fera, ce
qu’il a fait, cet instant sera unique et répétitif à la fois, constamment
réinventé, constamment célébré, constamment, avec éblouissement tué aussi. Et
routinier.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Ce
moment n’est pas encore venu. Il le sait. Mais il sait déjà que quand il sera
là, il ne le saura pas. Il l’aura oublié. Il sera passé alors de l’autre côté.</div>
Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-36799656899403594962014-08-02T04:41:00.000-07:002014-08-02T04:41:02.762-07:00" <i>Il nous faut faire connaissance avec nous-mêmes, avec notre corps, avec notre psychisme, avec la démarche de notre pensée. Habituellement nous dressons un "opposé" au conditionnement qui nous choque. Coléreux, nous nous efforçons de devenir paisible, nous engageant ainsi dans un autre conditionnement. Ou bien encore nous avons recours à diverses évasions. Avec de tels procédés, nous sommes contraints de parcourir éternellement le même cercle vicieux. Il ne nous reste donc plus qu'une attitude de pure observation qui nous permettra de connaître notre terrain, de saisir sur le vif les activités de notre corps, de notre psychisme, les démarches de notre pensée, nos motivations. Dans une première phase, l'observateur éprouve quelques difficultés à être impersonnel, sans choix, il dynamise l'objet, il s'en rend complice. Puis vient un moment où s'installe entre l'observateur et l'objet une zone neutre, et les deux pôles perdent leur charge. L'observateur est silence et immobilité, l'objet conditionné n'est plus alimenté".</i><br />
<i> Jean Klein "être" </i><br />
<br />
<i> </i><br />
<br />Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-16264930063994669782014-07-08T00:00:00.003-07:002014-07-08T00:00:28.387-07:00
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<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-spacerun: yes;"></span>C’est comment quand
on passe de l’autre côté ? </div>
<div class="MsoNormal">
Il y a une ligne sur laquelle j’aimerais me
tenir. </div>
<div class="MsoNormal">
Et cette année est la création d’un geste, celui d’embrasser. </div>
<div class="MsoNormal">
Une espèce
de début d’interprétation globale, d’embrassement global. De ma vie. Avec son début et sa fin. Pour la première fois.</div>
<div class="MsoNormal">
J’embrasse ma vie avec sa part d’inconnu certes mais une, une avec peut-être, ces
prochains mois, un autre geste de réajustement. Je pense qu’on peut faire ce
geste jusqu’à la fin. </div>
<div class="MsoNormal">
Il n’y a pas de limites aux gestes si ce n’est la mort.</div>
Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-63269194228070193442014-06-09T14:38:00.001-07:002014-06-09T14:38:30.080-07:00<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIsmwiOTh2zIrUtLVOvybFg3YxWN_7_JMavlE7_bbxW_2i7IW-ZTdK7RhQFlLGXEBhqiODcFUsNA5_Sq8Nbfmr2VcMTYTv0_cFGPqi_AMUUpTPaARHRD1HHXPj-_tO-bENC86hbpRvZReX/s1600/tumblr_mpx6h4hpSt1qcm6bvo1_500.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIsmwiOTh2zIrUtLVOvybFg3YxWN_7_JMavlE7_bbxW_2i7IW-ZTdK7RhQFlLGXEBhqiODcFUsNA5_Sq8Nbfmr2VcMTYTv0_cFGPqi_AMUUpTPaARHRD1HHXPj-_tO-bENC86hbpRvZReX/s1600/tumblr_mpx6h4hpSt1qcm6bvo1_500.jpg" height="213" width="320" /></a></div>
<br />
<br />
Cela me semble résumer parfaitement ce que j'aimerais pouvoir faire dans mon prochain film. Name : Shamanic Killer.Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-37251020091418778012014-05-12T00:50:00.003-07:002014-05-12T00:50:43.472-07:00Cette photographie de Bernard Faucon m'a beaucoup accompagné dans ma vie de jeune adulte.<br />
Et voilà que je la retrouve aujourd'hui. L'émotion pour moi est intacte.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdQzTwDGADOcsqwtWjCwjH6HWeoKuk2rNveMCPSr9nzYMv9uH5AxbIsj7mYFVD6zSFu_j67TFx0BtzC9jXTypnTGiTPjbJOHnnwtAajswKArcIckuN0N6xSp_qUGlVnX0KNa1VMHcfTpGi/s1600/MEP-Faucon-01G.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdQzTwDGADOcsqwtWjCwjH6HWeoKuk2rNveMCPSr9nzYMv9uH5AxbIsj7mYFVD6zSFu_j67TFx0BtzC9jXTypnTGiTPjbJOHnnwtAajswKArcIckuN0N6xSp_qUGlVnX0KNa1VMHcfTpGi/s1600/MEP-Faucon-01G.jpg" height="400" width="395" /></a></div>
J'aime tout dans cette photographie, le cadre déjà, ces personnages de dos, aspirés par quelque chose que l'on ne voit pas, et puis ces pages qui volent, qui ramènent aux livres lus ou non, aux journeaux écrits. Ces jeunes garçons enfin. Saisis dans une pose. J'ai toujours pensé qu'ils étaient humains, jusqu'à récemment : en lisant une interview du photographe, j'ai réalisé qu'il faisait tout un travail sur la juxtaposition du mannequin et de l'humain. Et du coup je revois cette photographie autrement, avec une énigme supplémentaire.<br />
Revisitant ses images pour mon prochain film, je suis tombée aussi sur celle-là :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqO5wPAMnEpp3aJRqOO58LL8xehNbwunHndDWaoGYmbR7ZDzyyORUcMaaHhF8hb0Gee1bUSmJX_aBGIofw7NAQfE704DjgnEbikTCp8zcUo_-gloTDJ3W5s6lGNUaO94U4p9SCcSIDMjLN/s1600/46414159_p.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqO5wPAMnEpp3aJRqOO58LL8xehNbwunHndDWaoGYmbR7ZDzyyORUcMaaHhF8hb0Gee1bUSmJX_aBGIofw7NAQfE704DjgnEbikTCp8zcUo_-gloTDJ3W5s6lGNUaO94U4p9SCcSIDMjLN/s1600/46414159_p.jpg" height="397" width="400" /></a></div>
<br />
J'adore les poupées, ces morts qui n'en sont pas, ces inanimés dont on est si proches.<br />
Dans la magnifique série suédoise : Real Humans, ce sont des acteurs qui jouent les robots. Où l'on voit que la différence est si infime entre l'animé et l'inanimé, la mort et la vie, la mécanique et le vivant.<br />
Et où l'on se pose la question dans toute sa complexité : qu'est-ce qu'être humain ?<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhX0wVa4UQexMUimDQOaqJxp-9FudL8Xc7pjjf7E7NJgu_k-cssxRrrDblQsEXnv42hcJ_C9fm7Cm6H4JzIGFSmXn8F4G1gFpRSDNWrMFAGnv-ZxU_iecDJZIrlcXeKp8HMSB8y-5NBQEa_/s1600/5674067-real-humans-episodes-5-et-6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhX0wVa4UQexMUimDQOaqJxp-9FudL8Xc7pjjf7E7NJgu_k-cssxRrrDblQsEXnv42hcJ_C9fm7Cm6H4JzIGFSmXn8F4G1gFpRSDNWrMFAGnv-ZxU_iecDJZIrlcXeKp8HMSB8y-5NBQEa_/s1600/5674067-real-humans-episodes-5-et-6.jpg" height="197" width="400" /></a></div>
<br />Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-34668088495485401962014-04-20T01:55:00.000-07:002014-04-20T01:55:09.513-07:00<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigGMiTn70IcuTIPYvqzP9043OKitxQauwZedzvc8dnqntKJVCke_2WuA0utrim2hBuoUbzi8uY9GVbujlk13Li3E6JN6GYXy4CQOi-Yp4U_ug6pPSSr2Wn5tlQvAD77BkJBtsf-4pfrP_z/s1600/tumblr_n49z5s7fiq1qjg75jo1_500.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigGMiTn70IcuTIPYvqzP9043OKitxQauwZedzvc8dnqntKJVCke_2WuA0utrim2hBuoUbzi8uY9GVbujlk13Li3E6JN6GYXy4CQOi-Yp4U_ug6pPSSr2Wn5tlQvAD77BkJBtsf-4pfrP_z/s1600/tumblr_n49z5s7fiq1qjg75jo1_500.png" height="320" width="278" /></a></div>
<br />
<br />
Je peux m'imaginer étant cet enfant. Maintenant. <br />
Il me fait penser au film de Ken Loach <i>Kess</i><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtkE4GZ-28Bmh3WUjbbOczaAr9xhhuqyyreDc1k3nX7e8UTMli3yFmNCTxp8tvVPIV829d0qLm3GybeUR6W7sihOy8gfbIS0ZnYG2Z0YhLDc0eTewS9fqL5TmQtkJhPM32vTa-WmmmUFF5/s1600/kes3-300x194.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtkE4GZ-28Bmh3WUjbbOczaAr9xhhuqyyreDc1k3nX7e8UTMli3yFmNCTxp8tvVPIV829d0qLm3GybeUR6W7sihOy8gfbIS0ZnYG2Z0YhLDc0eTewS9fqL5TmQtkJhPM32vTa-WmmmUFF5/s1600/kes3-300x194.jpg" /></a></div>
<br />
Qu'est-ce que j'ai aimé ce film... Cet enfant solitaire et voyou qui se trouve un ami, un faucon.<br />
Et ce faucon va le structurer et lui donner le sentiment d'être.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSebcBgbV4tpOA7SD-RkzR-N6orHokZhvR1q7yGp_gWcv4ZFiM6DtfcmC2dgSwRdaOVTDRKHzPPQGBvQ_1uyfDWUjCFvCGInKujU-01HMI5TSM2hbAW3h8Z5tjKehnLAOqxiJ7bHTUTbNH/s1600/img-kes_170130470255.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSebcBgbV4tpOA7SD-RkzR-N6orHokZhvR1q7yGp_gWcv4ZFiM6DtfcmC2dgSwRdaOVTDRKHzPPQGBvQ_1uyfDWUjCFvCGInKujU-01HMI5TSM2hbAW3h8Z5tjKehnLAOqxiJ7bHTUTbNH/s1600/img-kes_170130470255.jpg" height="226" width="320" /></a></div>
<br />
<br />
<br />
<br />
Maintenant aussi, intact, un endroit de moi est parfaitement enfantin, enfant garçon.<br />
Mix de mon enfance solitaire et de mon amour pour certains films d'enfance : <i>kess</i> mais aussi <i>Cria Cuervos</i> (Anna, la seule petite fille à laquelle j'ai pu m'identifier), <i>Allemagne année zéro,</i> ou encore plus récemment <i>Innocence</i>...<br />
Quand je revois ces films, je suis l'enfant qui est filmé. Immédiatement. Et jusqu'au bout.<br />
<br />
<br />Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-77061697528098307932014-04-05T00:06:00.002-07:002014-04-05T00:06:32.797-07:00<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOfZW4wx6LUyebdNv1oS_Vj-wNIrYVywKyLxGYnSpz2FGYkmIvt1uCM2JTMOvYf8Wiz6sxnfQmA0-4-L3topTal1oFTgAFSM4TuYlAO62qvusNfpeXIaTb58ihezgLM3Fqcda7okal62yj/s1600/8987613_orig.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOfZW4wx6LUyebdNv1oS_Vj-wNIrYVywKyLxGYnSpz2FGYkmIvt1uCM2JTMOvYf8Wiz6sxnfQmA0-4-L3topTal1oFTgAFSM4TuYlAO62qvusNfpeXIaTb58ihezgLM3Fqcda7okal62yj/s1600/8987613_orig.jpg" height="400" width="265" /></a></div>
<br />
La frontière, la ligne entre la joie et l'angoisse, entre la douleur et le plaisir, entre la solitude et le lien, entre la peur et l'élan.Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-83086869956052083212014-04-03T00:36:00.001-07:002014-04-03T00:36:44.392-07:00<style>
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<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<u>Bill
Viola au Grand Palais </u></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Cela
était une expérience forte, même si j’ai vu, après avoir acheté le catalogue,
que j’avais raté plusieurs choses, et non des moindres.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
C’est
avant tout une expérience sur le temps : il faut prendre le temps, son
temps. Et sans doute que mon temps intérieur, mon temps de concentration et de réception était un peu court pour pouvoir tout accueillir , j'ai donc "zappé" quelques travaux que je retournerai voir.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
On entre dans un espace parfaitement noir, on passe de pièce en
pièce avec ce sentiment d’être dans un univers mental. C’est de l’ordre de la
méditation, les œuvres de Bill Viola, du rituel aussi. Et d’une certaine forme de
spiritualité. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Tout est en plan fixe, même si à l'intérieur de ce plan fixe, il monte, il change des choses, jouant ainsi avec une illusion du temps linéaire.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br />
<i>The reflecting pool</i>, la
première vidéo, est, à ce titre, impressionnante : </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
On assiste là à une sorte d'installation à l’intérieur
même du film. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Il y a un bassin au milieu de la nature,
et un homme arrive devant, s'arrête et puis plonge. Mais plonge-t-il vraiment ? Je ne crois pas. Moi
je l’ai vu comme en suspens dans son mouvement, immobilisé en l'air pendant très longtemps, tandis que se reflète
dans l’eau, durant ce moment suspendu, un paysage mouvant, vivant, changeant, qui n'est pas conforme à ce qu'il devrait être, tant au niveau des arbres, de la vitesse du vent que celui de la lumière : on passe de la nuit au soleil, les ombres vont vite puis lentement, les branches des arbres changent.... </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
On perçoit ainsi le temps d'une manière divisée : à la surface du bassin, on est dans une continuïté linéaire, un bassin filmé à un moment de la journée, et dans les reflets du bassin, on plonge dans un temps autre, irréel, plus rapide, qui se régénère, passe de l'ombre à la lumière, mobile, imprévisible, vivant, inquiétant finalement ...</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
A
le regarder ainsi longtemps, on se perd, on perd la notion du temps, à
l’affut de ce qui se passe dans le reflet, à l’écoute d’un
temps « en-dessous » du nôtre, intérieur, ou le jour, la nuit, le soleil et
l’ombre se déploient dans une vitesse irréell,e dans la tranquilité de l'eau d'un bassin.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Je me trouve alors, au coeur d'un monde de sensations. Et cela ne va pas me quitter de toute l'exposition.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjp3d42_hN8O51wOWvB_-LSi19z38AkFewnUoSHjH7dU0dULUNNIh-wu4YZjHY8kPrplolsTBUOYwtIYPBSDQ6QFULQt42erNym7QxnpOGxwuMq7WGzp3cg4XFMGNtWn-zCGLu434X0ZQnt/s1600/IMAG0336.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjp3d42_hN8O51wOWvB_-LSi19z38AkFewnUoSHjH7dU0dULUNNIh-wu4YZjHY8kPrplolsTBUOYwtIYPBSDQ6QFULQt42erNym7QxnpOGxwuMq7WGzp3cg4XFMGNtWn-zCGLu434X0ZQnt/s1600/IMAG0336.jpg" height="640" width="361" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
La
deuxième vidéo est l’une de celles qui m’a le plus touché. Elle s’intitule
<i>Heaven and Earth</i> : A hauteur des yeux, il y a deux petits moniteurs qui se
reflètent l’un dans l’autre . Les moniteurs sont fixés sur des supports en
bois, l’un fixé au sol, le moniteur orienté vers le plafond, l’autre fixé au
plafond, le moniteur orienté vers le sol.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Sur
chaque moniteur, il y a un visage : sur l’un, celui d’une vieille femme
(moi j’ai vu un vieil homme, l’âge, comme la première enfance, tend à abolir
les genres).<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Sur l’autre, un nouveau-né
de quelques jours.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Les
deux images se mêlent l’une à l’autre, le visage du bébé se reflétant dans
celui de la vieille femme, qui a d’ailleurs une sorte de masque mortuaire,
qui<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>vit peut-être ses derniers instants
de vie.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Cette
vidéo est saisissante, vraiment, et j’ai pris un temps infini à la regarder.<br />
Cette
superposition des deux âges extrêmes de la vie c’est quelque chose de
bouleversant. Et en même temps c’est très simple.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Ce
qui est subtil et étrange, c’est le dispositif lui-même, le fait que les écrans
soient « à plat », <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>horizontaux, et non verticaux.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Et
qu’ils soient petits.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Cela
donne quelque chose de matériel à cette sensation/pensée, avec un insterstice
entre les deux écrans, entre les deux images, qui permet, non seulement à notre
regard, à notre tête, de se pencher vers l’une ou vers l’autre, mais plus
métaphysiquement, cet espace entre les deux écrans, qui nous permet de regarder
l’œuvre, est aussi l’espace de la vie entre la naissance et la mort, et c’est
dans cet interstice que se pose notre regard et donc notre être vivant. <br />
Notre mouvement
d’yeux, de l’enfance à la vieillesse, est aussi la métaphore de nos points de
vue divers au fur et à mesure de notre vie,<br />
Et nous pouvons aussi, par un regard englobant, saisir en une seule image notre naissance et notre fin de vie, notre
parcours de vie.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrLyrELN8uYT5BK2UbW3-_0RuGg7issKfeA47PWoIqlfD-jKceHn2g3SrQQw5-aKl_hPXE6seoGHAfP6uX_qftCgCyOcsOzQwSQKNNJjbOpi7AA0PX2MtOKmLi1wdvr6DLxLAiEFFaqJlz/s1600/IMAG0335.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrLyrELN8uYT5BK2UbW3-_0RuGg7issKfeA47PWoIqlfD-jKceHn2g3SrQQw5-aKl_hPXE6seoGHAfP6uX_qftCgCyOcsOzQwSQKNNJjbOpi7AA0PX2MtOKmLi1wdvr6DLxLAiEFFaqJlz/s1600/IMAG0335.jpg" height="640" width="362" /></a></div>
<br />
<style>
<!--
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</style>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Enfin
pour terminer, je voudrais aussi parler de l’installation <i>The veiling.</i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Des
voiles parralèles en tissus transparents sont suspendus au plafond. dans une grande salle. Le premier voile
est assez petit, puis au fur et à mesure de la
profondeur, ils deviennent plus grand.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Un
projecteur envoie des images sur le premier tissu, et elles se répercutent sur
les autres tissus,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>plus grandes, plus floues donc, plus incertaines.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Ce sont des images de nature,
de nuit, une femme marche dans les arbres, elle est habillée de blanc. Je crois
me souvenir que certaines images sont en noir et blanc, d’autres en couleur. Mais peut-être pas...</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Une bande-son donne une ambiance de nuit, de bois, c'est un son fort, enveloppant, hypnotique.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Je suis resté.e un très long temps à regarder la nature
se reflétant sur ces multiples voiles. Les arbres par exemple, prenaient une réelle épaisseur au
fur et à mesure qu’ils se reflétaient dans la profondeur de la salle.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
C'était une vision hypnotique, comme d'ailleurs toutes les vidéos présentées ici. On est, quand on se laisse faire, dans un état de conscience modifiée, dans un état hypnotique, et c'est cet état qui nous emmène dans un autre temps, dans un autre espace mental où l'on touche délicatement, à des choses essentielles et spirituelles, la vie, la mort, l'au-delà, les apparitions... on est toujours en quête d'apparitions, et les vidéos de Bill Viola sont emprunts de fantômes... </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
De
l’autre coté de la salle, il y avait exactement le même dispositif, les voiles se
rejoignant au milieu. Mais, j’ai appris ensuite, en regardant le programme, que le film
n’était pas le même et que c’était un homme qui était filmé.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
L’homme
et<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>la femme ainsi, au milieu de la
salle, coexistent sur les voiles, par leurs images superposées, ou mélangées,
alors qu’ils n’apparaissent jamais sur le même film.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Mais
cela je ne le savais pas.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Et
cela n’a pas grande importance.</div>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdyaUYZ1CBKaMT8HLSUieDn34kwMocIC8M6-6c_vx5Vd6NQsuauIXepRJEylFq3zkpj1OfVbmjeuXXVECy6_Jx8ilgL2NTMuW_CNsf8_9asVc9q6ZmGL14_qo3iTvN-J0M2aBGCKb1-Ux6/s1600/IMAG0333.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdyaUYZ1CBKaMT8HLSUieDn34kwMocIC8M6-6c_vx5Vd6NQsuauIXepRJEylFq3zkpj1OfVbmjeuXXVECy6_Jx8ilgL2NTMuW_CNsf8_9asVc9q6ZmGL14_qo3iTvN-J0M2aBGCKb1-Ux6/s1600/IMAG0333.jpg" height="640" width="362" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
</div>
Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-27200328850796694062014-03-24T02:09:00.002-07:002014-03-24T02:11:40.326-07:00<style>
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<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Hier
je suis allée seule voir le spectacle de Jean-René Lemoine sur Médée.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2M675vx21Y3h0jdZeOHD11R7ASQ3WfPTD_yjoVCkhsJZKMPv4K7YKdipJq1zHUih9HxH6GH1InlEo0bzIO-2Wz1-0U36C_yLbSPY-9dIPQktgR3pFPW54Xs4Ad3LFUVXZ__4EnS6lQ6yH/s1600/4383336_7_8436_medee-poeme-enrage-de-et-par-jean-rene_f3577385140f7055898d228a3b982bc2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2M675vx21Y3h0jdZeOHD11R7ASQ3WfPTD_yjoVCkhsJZKMPv4K7YKdipJq1zHUih9HxH6GH1InlEo0bzIO-2Wz1-0U36C_yLbSPY-9dIPQktgR3pFPW54Xs4Ad3LFUVXZ__4EnS6lQ6yH/s1600/4383336_7_8436_medee-poeme-enrage-de-et-par-jean-rene_f3577385140f7055898d228a3b982bc2.jpg" height="213" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
C’était
beau. Seul en scène dans une sorte d’oratorio, il dit son propre son texte immobile
ou presque, avec des lumières subtiles sur lui, de Dominique Bruguière qui fait apparaître le féminin en lui, une femme un peu âgée même
parfois. Son visage fin et beau est celui d'une femme, son corps musclé, athlétique, celui d'un homme. Son
costume, savament étudié : pantalon de smoking, chaussures vernis et plates
je crois, et en haut, une sorte de drapé qui pourrait ressembler à un drapé
romain ou ancien, ou encore au costume d’un spectacle de cabaret, mais aussi et
surtout, contribuant à faire du volume sur son torse et ainsi, sans artifice, à le
féminiser sans jamais le travestir. C’était cela qui était beau et subtil,
cette féministation sans travestissement.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Jean-René
Lemoine dit le texte, son propre texte, avec une grande douceur, une grande
sensualité presque indolente, ce qui donne au personnage de Médée une force d’acceptation de son destin, d’acceptation de ses meurtres, puissante et inquiétante. Nulle hystérie,
nul regret, tout est assumé. Son immense amour et désir de Jason, accepté comme
une évidence contre lequel elle ne se révolte jamais. Il y a une immense force
dans ce personnage, mise en relief aussi par un moment de sauvagerie intense, de
rébellion, d’invectives contre la société et le peuple, crié soudain par cette exilée,
déracinée, crié soudain par Jean-René Lemoine, invectivant la salle comme si celle-ci était la force normalisatrice, castratrice de désir, la « majorité
normée » au regard de laquelle Médée sera toujours une paria, une
étrangère. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
Moment
saisissant et qui donne à toute l’interprétation de l’acteur un relief
incroyable : la lave en fusion qui bouillonne dans cette bouche douce qui
accepte avec puissance et adhésion complète, son destin. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
L’exil
et la solitude de Médée sont aussi dans l’ambiguïté de genre de l’acteur, se
situant sur la pointe des pieds, à l’intersection du masculin et du féminin,
passant de l’un à l’autre avec grâce, délicatesse, étant aussi haïtien "mi blanc, mi noir"... tout est dans le "In Between"....</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
La
représensation d’un mythe féminin puissant et ancestral
est aussi tout à fait là : une femme ne vivant que pour, dans les yeux d’un
autre (Jason), mais assumant cela avec une force, une cruauté et une fierté tranquille et
immense.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<a href="http://www.dailymotion.com/video/x1ey4ic_2013-14-medee-poeme-enrage-bande-annonce_creation" target="_blank">http://www.dailymotion.com/video/x1ey4ic_2013-14-medee-poeme-enrage-bande-annonce_creation</a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">
<br /></div>
Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-188881226555738862014-03-22T09:07:00.006-07:002014-03-22T09:07:46.842-07:00Hier j'ai rencontré Claude Louis-Combet et sa compagne Mireille. J'avais le trac, ses livres m'impressionnent. Nous avions échangé une correspondance depuis environ un an, grâce à Natacha Nikouline qui lui avait fait parvenir mon dernier film, <i>QueenS</i>, qu'il avait beaucoup aimé. Je dois dire que ses lettres, très élogieuses sur mon travail, m'ont bouleversé.e et m'ont beaucoup aidé.e. Elles m'aident toujours beaucoup, juste à me dire que ce que je fais vaut le coup.<br />
J'ai lu quelques livres de lui : <i>"Blesse, ronce noire", "Suzanne et les croûtons"</i>, et son dernier livre, écrit en collaboration avec la photographe Elizabeth Provost : <i>"Dérives</i>", et toujours, à la lecture, il y a, mêlé à l'éblouissement de la grandeur de sa littérature, une sorte d'incrédulité heureuse, non pas de lire "<i>quelque chose que l'on aurait aimé écrire"</i> mais plutôt, de partager avec lui intimement, un processus d'être, de pensée, de ressenti. Même si notre imaginaire ou nos fantasmes ne sont pas les mêmes. Et ceci est vraiment perturbant.<br />
Il n'y a aucun jugement dans ce qu'il écrit, aucune distance moralisatrice, et cela ouvre, à la lecture, un champ de liberté infinie, de voyage intérieur.<br />
Claude et Mireille m'ont parlé d'une strip teaseuse qu'ils avaient fréquenté à l'époque, qui a travaillé dans les années 50 et que l'on avait baptisé "la tragédienne du strip tease". Et leur déception lorsqu'ils l'ont revue il y a quelques années, âgée mais aussi n'ayant plus de gout à rien.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizk6tVuHShlpSj_Mi7ivuK9iX_Eq0U6LhEGqhGSD1xPi6Ir2YmoY0o0xbzMi9OncatBYmzuSO_m15dXSKY8w7cANPJxC7kjypgpDoG4j8Na7Bs865ZVW_rJYhaF7wlTJFnNECJ6HctVlOX/s1600/Rita_Renoir_-_portrait.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizk6tVuHShlpSj_Mi7ivuK9iX_Eq0U6LhEGqhGSD1xPi6Ir2YmoY0o0xbzMi9OncatBYmzuSO_m15dXSKY8w7cANPJxC7kjypgpDoG4j8Na7Bs865ZVW_rJYhaF7wlTJFnNECJ6HctVlOX/s1600/Rita_Renoir_-_portrait.jpg" height="216" width="320" /></a></div>
<br />
En regardant sur internet, je suis tombée sur des vidéos de ses strip teases, et sur son visage : magnifique.<br />
<br />
La rencontre avec Claude Louis-Combet a été profonde et simple. Il revenait du Salon du Livre, fatigué sans doute mais semblait heureux de notre rencontre. <br />
<br />
En espérant qu'il y en aura d'autres.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxLZ17kEJhJo2Sw54NrpDe047JAAfgJFTJR-Jo3-lLu4OrKPGecekrS8wv3rKeMU9zHqulQK88JsZOY3OGQ31wqF7E1ccjRt0_7G5CO820q4arMf1C2DgtDcESwWWjPOnjrOkGmWinp7F7/s1600/Claude_Louis_Combet-610x225.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxLZ17kEJhJo2Sw54NrpDe047JAAfgJFTJR-Jo3-lLu4OrKPGecekrS8wv3rKeMU9zHqulQK88JsZOY3OGQ31wqF7E1ccjRt0_7G5CO820q4arMf1C2DgtDcESwWWjPOnjrOkGmWinp7F7/s1600/Claude_Louis_Combet-610x225.jpg" height="118" width="320" /></a></div>
<br />
<br />Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-66803153506794687502014-03-21T02:41:00.001-07:002014-03-21T02:41:08.911-07:00J'aurais adoré être un garçon<span id="goog_2069134963"></span><span id="goog_2069134964"></span> féminin<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEha_A4zUJ3LcwO9O0xtXyJkbD4yg-Y92gF0GumNVoVFtpvhkmcYQpn0uuf7R9sLNqd2PJmtQF6H7dO94O2CZkk9BWAxXVPP2KSTHdoApfS0ZeLgCU8bb88e9-ttILDs80amQNf9wkvdqAhC/s1600/NU%252527EST%252BREN%252B120306%252B1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEha_A4zUJ3LcwO9O0xtXyJkbD4yg-Y92gF0GumNVoVFtpvhkmcYQpn0uuf7R9sLNqd2PJmtQF6H7dO94O2CZkk9BWAxXVPP2KSTHdoApfS0ZeLgCU8bb88e9-ttILDs80amQNf9wkvdqAhC/s1600/NU%252527EST%252BREN%252B120306%252B1.jpg" /></a></div>
<br />Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-41179128746939409682014-03-20T09:21:00.002-07:002014-03-24T02:13:43.174-07:00FTU, tout à coup cela me semble limpide. Je vais là. Female To Unknown.<br />
<a href="http://tetu.yagg.com/2013/03/07/ni-fille-ni-garcon-ils-sont-de-genre-inconnu/" target="_blank">http://tetu.yagg.com/2013/03/07/ni-fille-ni-garcon-ils-sont-de-genre-inconnu/</a><br />
<br />
Dans ce terme "unknown", il y a l'aventure, l'inconnu c'est l'aventure. Et puis il y a la sensation d'un mouvement. Passer d'un état à l'autre.<br />
Remettre l'âge en perspective comme on remet le genre.<br />
S'inventer en âge aussi.<br />
F54TU<br />
<br />
Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2508985334896638683.post-63287717763922136742014-03-11T00:30:00.004-07:002014-03-25T01:57:34.901-07:00La naissance de Dominique à Genève.<br />
Avec G, N et A.<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjx5FeMxmpkKRTsrt8jXu0dX8zk_cVH6ACdGq_NZUQQngYc0x2gEoYbkRir9DkoVWYRPGdNo_pXeW-UZq44q5WV6Wkg1rkKjSzQFmsp6ZjO2K79Rh07wjwI3GIBF11GyqVKWipA4s7A9pIz/s1600/DSC06956+-+copie.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjx5FeMxmpkKRTsrt8jXu0dX8zk_cVH6ACdGq_NZUQQngYc0x2gEoYbkRir9DkoVWYRPGdNo_pXeW-UZq44q5WV6Wkg1rkKjSzQFmsp6ZjO2K79Rh07wjwI3GIBF11GyqVKWipA4s7A9pIz/s1600/DSC06956+-+copie.JPG" height="400" width="300" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
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<br />
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<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">C'était
le 9 février 2014.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Il
faisait très beau. Avec A et N, venus m’attendre à la gare de Genève,
nous sommes allés nous promener près du lac et dans la vieille ville. Ils
parlaient beaucoup et je me sentais entourée de légendes sur la ville, de sons,
de sourires, de bienveillance. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">J'étais
dans une très grande énergie. Calme même si j’avais le trac.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Puis
à l’hôtel, prendre un bain, me détendre,
faire quelques exercices comme ceux que je faisais, dans un autre temps, avant
de monter sur scène. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Et
enfin le grand moment.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR"><br />
N avait amené un plat en terre, qu’il avait fait faire pour un rituel de
passage et dans lequel il avait mis de l’eau. Sur ce plat étaient dessinés, tout
autour, des runes.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Je
me suis changée, ai mis un petit pantalon noir acheté à Berlin.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Puis
nous avons, chacun notre tour, plongé nos mains dans l’eau, nous lavant ainsi
de la journée, changeant d'espace-temps.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Nous
sommes entrés ensuite dans une petite salle dans laquelle il n’y avait que des
bougies, et une lampe diffusant de la lumière rouge. Une odeur d’encens
donnait à la pièce une atmosphère spirituelle et en même temps un peu
étouffante. J’ai eu peur un moment que cela m’empêche de respirer, que cela
m’étouffe un peu. Mais non.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Nous
avons bu, en cercle, une goutte de vin dans un contenant à plusieurs
ouvertures : G, N et A ont bu en me regardant, en hommage à ma naissance,
renaissance. J’ai bu en les regardant, en les remerciant tous les trois d’être
là, si totalement, pour moi, avec moi.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Je
me suis assise sur un petit tabouret tournant, au centre de la petite pièce
rouge, et N et G ont cherché les endroits possibles pour les deux crochets
qu’ils allaient m’enfoncer dans le dos.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Ils
parlaient entre eux, me pinçant la peau, tandis que mon cœur battait fort et
que le trac était là, mais jamais inmaitrisable, car ce désir était le mien
d’un bout à l’autre du processus.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Puis
G m’a demandé de prendre une grande inspiration, puis d’expirer doucement. Et
pendant mon expiration, il a enfoncé la première aiguille. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">C’était
long. A peine sans doute cinq secondes, mais c’était long, j'ai senti une
brûlure, on sent la première percée et on attend la fin, mais l’aiguille reste
à l’intérieur longtemps avant de ressortir, avant la deuxième forte douleur. Ce temps paraît long. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Mais
à la fin, j’étais heureuse, une première étape avait été franchie.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Après
quelques minutes, j’ai dit qu’ils pouvaient mettre le second crochet. Mes
jambes tremblaient un peu, mon cœur battait fort, mais j’étais prête.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Après
les pincements d’usage, les paroles échangées, le deuxième crochet entra dans
ma peau, et celui-ci m’a fait vraiment plus mal que le premier, il semblait que
de l’électricité avait traversé mon bras droit, jusqu’à la main. J’ai eu le
sentiment d’être déchirée. Et le moment m'a semblé encore plus long que le
premier.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR"> N
et G étaient contents. La pose s’était bien passée. Mais j’avais quelques difficultés à bouger
mon épaule droite, c’était comme une sensation de brûlure intense. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Je
me suis préparée à monter. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">J’avais
encore mal à l’épaule droite, et j’avais l’impression qu’en bougeant, cela
jouait sur les crochets dans ma peau. G alors m’a dit qu’il fallait laisser
cette douleur là où elle était, ou bien, qu’il fallait la traverser, aller au
delà, et sa parole, un peu comme durant une séance d’hypnose, a été
déclencheuse de l’état que j’ai réussi à instaurer en moi pour pouvoir monter.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">J’ai
commencé à marcher, à essayer de sentir mon poids. Mes yeux se sont fermés et
j’ai convoqué en moi un autre état de conscience, un état <i>ailleurs</i>. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">N
alors est venu vers moi et m’a tenu les mains. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Cette
sensation bouleversante que l’autre est là, l’autre, qui est nécessaire pour
qu'advienne ce que tu veux : ta naissance. L’autre, là sans mots ou
presque, dans sa présence absolue, comme une sorte de présence pour la vie,
l’essence de la vie. Je me suis accrochée à ses mains. Je reprenais vie, je
reprenais, avec lui, le contrôle de ce que je voulais qu’il m’arrive. Et avec
ses mains, j’ai commencé à relacher mon corps, à lâcher mon bassin, progressivement,
à m’enfoncer de plus en plus dans le sol, faisant que la peau tirait sur les
crochets liés à la corde que maintenait G. J’entrais de plus en plus en terre,
mes mains dans celles de N, intensément présent. Il me semblait que c’était
sans fin, cette allée dans l’enracinement, comme dans une tombe. Quelque chose
était si lourd. N aussi l’a senti, il me l’a dit après : <i>"avant ton envol,
quelque chose de si lourd est sorti… "</i> Lourd, bien plus lourd que mon corps que
je croyais léger. Jamais je n’aurais pu penser que mon corps, ou celui de C,
était aussi lourd.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR"> G
en lien, avec moi, montait doucement la corde tandis que je m’abandonnais à la
pesanteur, au poids de mon corps.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">J’étais
maintenant sur la pointe des pieds, mais toute entière tendue vers le sol, avec
comme point de tension mes épaules. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Puis
mon esprit a basculé. C’était une bascule. Et mes pieds soudain, avec ce corps
qui me semblait si lourd, se sont décollés de terre, </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Me
voilà dans les airs, j’ai réussi ! j’ai réussi !</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Plus
aucune notion du temps alors ...</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">A
était là, avec la caméra,me regardant avec une grande tendresse, N avait
les larmes aux yeux et je montai, je ne sentais plus le poids de mon
corps, ni les crochets, j’étais en l’air avec tout le poids de mon corps en
moi. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Je
suis restée à me balancer, je ne sais pas combien de temps, le temps était
aussi suspendu que moi, je n’en avais pas la notion… </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Lorsque <span lang="FR">mes pieds ont touché le sol de
nouveau, il s’est passé une chose absolument incroyable : je n’arrêtais
pas de m’enfoncer encore et encore plus profondément dans le sol, comme avec
une gravité très forte. La sensation de se poser à terre était infinie, elle a
duré très longtemps, un temps durant lequel je descendais encore et encore.
C’était incroyable et bouleversant. Lorsque cela fut terminé, tout le monde
était très ému. G m’a dit que cette sensation était dûe à la peau qui
continuait à descendre alors que j’étais déjà au sol, qu’elle mettait plus de
temps à descendre que ma conscience et que mon squelette. </span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Ce moment fut un moment unique et magique. Un moment dont je me souviendrai toute ma vie.</span></span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"> </span></span><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">J’ai vécu le passage. </span></span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span lang="FR">Maintenant mon nom est DOMINIQUE.</span> </span></span></div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
</span></span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Dominique Chttp://www.blogger.com/profile/00042012305333397754noreply@blogger.com0