lundi 12 mai 2014

Cette photographie de Bernard Faucon m'a beaucoup accompagné dans ma vie de jeune adulte.
Et voilà que je la retrouve aujourd'hui. L'émotion pour moi est intacte.

J'aime tout dans cette photographie, le cadre déjà, ces personnages de dos, aspirés par quelque chose que l'on ne voit pas, et puis ces pages qui volent, qui ramènent aux livres lus ou non, aux journeaux écrits. Ces jeunes garçons enfin. Saisis dans une pose. J'ai toujours pensé qu'ils étaient humains, jusqu'à récemment : en lisant une interview du photographe, j'ai réalisé qu'il faisait tout un travail sur la juxtaposition du mannequin et de l'humain. Et du coup je revois cette photographie autrement, avec une énigme supplémentaire.
Revisitant ses images pour mon prochain film, je suis tombée aussi sur celle-là :


J'adore les poupées, ces morts qui n'en sont pas, ces inanimés dont on est si proches.
Dans la magnifique série suédoise : Real Humans, ce sont des acteurs qui jouent les robots. Où l'on voit que la différence est si infime entre l'animé et l'inanimé, la mort et la vie, la mécanique  et le vivant.
Et où l'on se pose la question dans toute sa complexité : qu'est-ce qu'être humain ?